Depuis le XII° siècle de l’extrême est de l’Asie Mineure jusqu’à l’extrème ouest du Magrheb, couvrant le Proche Orient, l’ancien Empire Ottoman, une partie de l’Europe, un personnage Nasreddin Hodja, « le sage qui était fou » ou le « fou qui était sage » est le héros de milliers d’histoires.
Personnage protéiforme : tantôt naïf, avare, retors, malin, plein de bon sens, justicier …, il est toujours bien vivant et continue à animer des joutes d’histoires que l’on aime à rappeler ou de créations immédiatement contemporaines souvent critiques des politiques des états où il règne.
Il change parfois de nom Kara Guiz, Cha … Il se décline en une foule de langues mais c’est toujours bien lui avec son âne et son turban comme l’attestent les nombreuses statues à sa gloire.
Le diagnostic (par ces temps où on réquisitionne le personnel de santé)
Nasreddin, tel Bouvard et Pécuchet, s’intéresse à tous les domaines scientifique, technique etc … Il veut s’initier à la médecine et demande à un ami, homme de l’art, de l’accompagner s’il peut l’accompagner lors de sa prochaine visite chez un patient.
Le malade est un homme qui souffre du ventre et geint d’abondance.
- Ce n’est rien, affirme le médecin. Tu as mangé trop de cerises, cela t’a donné la colique. Après une petite diète, tu seras en pleine forme dans deux jours.
Nasreddin est émerveillé par la rapidité et la sureté du diagnostic et demande à son ami de l’éclairer.
- C’était très facile ! Quand je suis rentré dans la chambre, j’ai vu un vrai tas de noyaux de cerises sous le lit … c’était évident !
Nasreddin se dit que pratiquer la médecine est à sa portée.
Il rencontre sa voisine inquiète: son mari est malade. Nasreddin la raccompagne chez elle, entre dans la chambre. Il n’y a rien sous le lit.
- Ce n’est pas grave conclut Nasreddin. Tu as une colique, mais, à l’avenir, ne mange plus tes babouches. !