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N°10 - Février 2020

 

 

INTERPRETATION(S)

 

Chanter seul (e) ou par pupitre, c’est aussi toujours interpréter. C’est comme lire à haute voix, jouer un rôle au théâtre ; il faut servir le texte mais aussi donner et partager l’émotion. Le travail vocal, la qualité du souffle, de la sonorité des consonnes et des voyelles sont essentiels. Mais il n’y a pas une seule, mais des interprétations, qui doivent être clairement menées.

Les mélodies romantiques avec leurs nuances, leurs couleurs, leurs parfaites clartés d’expression sont un exemple de la difficulté de l’interprétation (voir l’article de Patrice Balter) où le chanteur dialogue avec le piano.

Si votre chef de chœur vous dit « Je m’ennuie », c’est que vous n’avez pas interprété l’œuvre, ni lâché votre partition.

Les stages d’Emergences & Cultures portent bien leur nom : Chant, Technique vocale et Interprétation ! Alors, à bientôt !

 

Merci à toutes et tous pour votre confiance et votre amitié.

Emergences et Cultures

 

STAGES ..... STAGES ..... STAGES .......

 

- Atelier printemps 2020 : Chants profanes du Moyen-Age : du 28 mai au 1er juin au Tapis Vert, à Lalacelle dans l’Orne, avec Patrice Balter. Avis aux curieux, aux explorateurs, aux intrépides qui veulent découvrir le foisonnement vocal, la liberté, la drôlerie, le raffinement des textes et l’expérimentation musicale de cette époque. Stage limité à 12 personnes. Plus d’informations et bulletin d’inscription sur le site.

- Stage d'été 2020 : Chanter comme au théâtre : du 8 au 15 août à la Maison du Beuvray dans le Morvan avec Monteverdi, Cavalieri, Mozart, Berlioz, Ravel, et bien d’autres. Plus d’informations et bulletin d’inscription sur le site.

Concert public d’ouverture du stage par les formateurs Patrice Balter, Marie Hoarau, Mariana Rewerski et Michael Smith le 8 août à la Grande Verrière (71990).

- Atelier Automne 2020 : Chant, sourire, humour et fantaisie du 28 octobre au 1er novembre, au Tapis Vert, à Lalacelle dans l’Orne avec Patrice Balter et Marie Hoarau (au chant et à l’accompagnement). Stage limité à 12 personnes. Plus d’informations au cours du 2ème trimestre.

 

PATRICE, CHRISTIAN, MARIANA, MICHAEL et quelques dates à retenir :

Vous pourrez les retrouver et aller les écouter tout au long de ce premier semestre (calendrier joint).

- Patrice Balter : en dehors des concerts donnés avec Musicatreize (programme baroque, Schubert, créations autour de Beethoven et de la Lettre à Elise…), vous pourrez écouter l’ensemble suisse In Via, que Patrice fait travailler, le 8 mars à Montreux (Suisse) : Programme Hildegard von Bingen et Polyphonies du Palais des Papes en Avignon et le 5 juillet à l’Abbaye de Romainmôtier : programme autour du Graduel de Bellelay.

- Christian Ploix : le 17 mai à 15h30 - Cathédrale Sainte Geneviève, Nanterre, avec l’ensemble « Rue des Chantres » et notamment Erwan Picquet que certains ont déjà rencontré lors des stages Legato. Programme de musique du 13ème au 16ème siècle. Vous pourrez y entendre une pièce travaillée au Legato de février 2020 (Ave Maria de Brumel) et le légendaire Organum à 4 voix de l’école de Notre Dame attribué à Perotin « Viderunt omnes ».

- Mariana Rewerski : Programme Gracias a la Vida avec La Chimera : en avril à Nantes, Rennes et Angers.

- Michael Smith a un programme bien rempli avec des concerts baroques et des opéras (Boieldieu et Prokofiev), donc de nombreuses occasions d’aller l’écouter.

 

RETOUR SUR QUELQUES MÉLODIES...

 

Lors du week-end de la Toussaint 2019 s’est déroulé au Tapis Vert un stage sur la mélodie française. Marie Hoarau et Patrice Balter étaient à l’écoute d’une douzaine de stagiaires découvrant ou approfondissant cet art si raffiné et si difficile.

Patrice partage ici le retour sur leurs impressions et leur contentement face au travail accompli.

 

 

Ont été travaillées les mélodies suivantes :

Gounod : Venise / O ma belle rebelle

Berlioz : La captive

Fauré : La mer est infinie / Spleen / En sourdine

Duparc : L’invitation au voyage

Debussy : Colloque sentimental / Mandoline

Hahn : L’heure exquise / Offrande

Poulenc : Le Bestiaire.

 

Nous savions que l’enjeu était grand, la mélodie française, même si elle découle de la romance du 18ème n’est en rien une chanson populaire. C’est un art de salon, né au 19ème, s’adressant aux chanteurs d’opéra ou aux très bons chanteurs amateurs ; elle se chante dans un espace qui n’est pas celui d’une salle de concert mais dans le salon d’un particulier, art de la ‘bonne société’. En cela elle diffère du lied allemand ancré dans le chant populaire pouvant se chanter plus facilement dans une simple réunion d’amis.

 

Marie et moi étions convaincus qu’il serait d’autant plus aisé de chanter une mélodie que le poème serait porteur. Les plus belles mélodies ont été très souvent composées sur des poèmes d’une grande beauté, au point qu’ajouter de la musique à des vers ‘parfaits’ pourrait sembler futile. « Défense de déposer de la musique le long de mes vers » aurait dit Victor Hugo (certains disent qu’il s’agit en fait de Leconte de Lisle). Et cependant l’osmose entre poème et musique a donné de véritables chefs-d’oeuvre.

D’abord le poème, ensuite la musique ; d’abord Verlaine, Baudelaire, Hugo, Musset, Apollinaire, Eluard... et ensuite Fauré, Gounod, Berlioz, Debussy, Hahn, Poulenc... Toutes les mélodies ne sont pas belles (comme les poèmes !), cet art peut paraître vieillot, voire insipide et le plus souvent le poème alors choisi n’est vraiment pas bon !

 

Si le compositeur part du poème pour aller vers la mélodie, le chanteur lui doit faire le chemin inverse et par le biais du chant retrouver la poésie. Facile à dire n’est-ce pas !

Pour y parvenir tous ont expérimenté que seule une bonne diction ouvre la voie ; mais pas la diction directe de l’acteur ! Celle du chanteur doit passer par une conduite de la ligne, du legato, avec toujours ce travail très fin de la distinction entre consonnes et voyelles : c’est la consonne qui conduit la voyelle en l’anticipant.

 

Et puis une mélodie ne saurait se concevoir sans ce dialogue avec le chant du piano qui n’est pas une simple partie d’accompagnement mais qui constitue à part égale avec le chanteur un duo de musique de chambre. Cela ne va pas de soi d’écouter le piano alors qu’on chante soi-même, trop concentré sur sa propre ligne, et pourtant le sentiment de plénitude est là quand l’échange a lieu entre piano et chant.

Tous ont éprouvé, même si de façon fugace, ces moments de parfaite rencontre où on écoute -tout en chantant soi-même- le chant du piano.

Bien souvent la difficulté première pour être ensemble s’est avérée être le rythme ! Être en rythme, c’est bien plus qu’une simple question de mise en place solfégique, on pourrait même dire que c’est à partir du moment où la mise en place rythmique se fait oublier qu’apparaît le véritable rythme de la mélodie qui est celui de la langue, de la poésie.

 

Autre fascination pour chacun des participants : le sentiment que l’interprétation de ces mélodies semble inépuisable tant les choix sont ouverts, c’est sans doute l’art vocal où les interprètes peuvent aller le plus loin et imprimer leur personnalité. Avec aussi une contrepartie pour l’interprète -un peu frustrante si on pense à la liberté qu’offre l’opéra- à savoir contenir son expressivité qui doit passer par le chant uniquement, donner l’impression du naturel par un contrôle tout intérieur : du grand art !

Et puis cette satisfaction si rare de chanter de la musique en accord avec l’acoustique du lieu : une salle avec un peu de résonance, pas trop, des dimensions, celles d’un grand salon, un piano qui permet de colorer les sons tout en ne couvrant pas la voix du chanteur par un développement excessif d’harmoniques.

 

On l’aura compris, c’est à refaire ! Une autre session de mélodies. 2021 ?

 

Patrice Balter

 

 

 

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